"Le baquet"
Enfin, maintenant que les rivières ont fermé leurs eaux, il va falloir prendre la direction des réservoirs si l'on veut déployer un peu de soie, mais aussi plier du carbone!
C'est par cette pêche que j'ai débuté la mouche, et elle a donc une place particulière pour moi.
J'ai fait de nombreuses années de compèt en réservoir, ce qui m'a permis d'en pratiquer un grand nombre(plus d'une quarantaine sur toute la France), et ainsi d'avoir une approche particulière lorsque j'aborde un plan d'eau...
Tout d'abord, la chose primordiale est la clarté de l'eau. On ne peche pas un lac aux eaux cristallines comme un lac aux eaux turbides. Les mouches ne sont pas les mêmes, et certaines techniques fonctionne moins bien en fonction de l'eau.
Maintenant que j'ai totalement arrêté la compèt, je pêche également différemment; Auparavant, c'était avant tout le rendement(trouver rapidement une pêche qui cartonne), alors que maintenant, c'est avant tout le plaisir, avec des techniques lights.
Il y a quelques années, j'avais toujours avec moi, au moins 3 cannes de montées, et je bombardais aux streams ou aux boobs, alors qu'aujourd'hui, j'essaie au maximum de m'éclater à vue ou en sèche avec mon matos rivière...
Le réservoir est également un terrain idéal pour se lancer dans la pêche à la mouche.
Le gros avantage lorsque l'on débute(ou pas, d'ailleurs), c'est que l'on est (quasi) sur d'avoir du poisson devant soit(à l'inverse de certains secteurs de rivière), et donc si l'on ne prend rien, c'est que l'on pêche mal, ou surtout pas au bon niveau; Car ici, le niveau de pêche, où l'on fait évoluer ses mouches est déterminant!
De plus, on se motive toujours plus si l'on arrive à leurrer quelques poissons; Quelqu'un qui débute en rivière a peu de chance de faire du poisson dès ses premières sorties... Comment motiver son enfant ou un ami, s'il ne voit aucun poisson après plusieurs sorties? En réservoir, même s'il n'en prend pas, il en verra dans l'eau ou dans l'épuisette d'autres pêcheurs...
Bien sur, certaines techniques sont particulières au réservoir, comme le booby, ou la pêche au chiros, mais certaines peuvent très bien convenir aux eaux stagnantes et courantes(pêche à vue, au stream, ou noyées), il suffira juste de faire varier les modèles de mouches.
C'est surtout très interressant pour celui qui veut se lancer dans la nymphe à vue. Le fait de croiser beaucoup de poissons en réservoir va permettre au pêcheur de prendre certains automatismes. Bon, c'est sur que ce ne sont pas des zébrées, mais certaines arcs sont presqu'aussi malines, pour peu que cela soit des résidantes(poissons depuis un moment dans le lac; à l'inverse des stockies, fraichement déversées), comme disent nos amis d'Outre Manche...
Il sera interessant de découvrir la vitesse d'immersion de la nymphe sur des poissons à intercepter, de trouver le bon moment pour ferrer, ou encore observer comme un poisson peut recracher notre artificiel à vitesse grand V!
Un des autres attrait du réservoir est la présence de gros poissons et d'espèces différentes. Prendre un poisson de plus de 4kg en NAV premet de mettre le matériel à rude épreuve, et au fil du temps, d'apprendre à brider ces gros poissons, afin de limiter de combat(meilleure remise à l'eau), et le risque de décrochages...
Il n'y a qu'en réservoir(ou éventuellement à l'étranger) que l'on peut prendre, des aguabonitas, des hybrides(comme les splake, tiger, léopard ou omble allis), ou tout simplement des arcs aux couleurs magnifiques
En plus, cette pêche nous permet de découvrir des sites magnifiques, comme par exemple le domaine de Sommedieue, le Neptune, le Kironome, et comme ici, le lac de Tignes(cela fait plus de 2 ans que je n'y suis pas retourné. Snif...)
Et pour finir, un petit coup de projecteurs sur mon top 5 en matière de réservoir :
Cinquième, le lac du Chateau, en région parisienne; C'est selon moi, un inévitable lorsque l'on est de l'Ile de France, mais aussi lorsque l'on aime la pêche en réservoir.
Quatrième, celui par lequel j'ai commencé, le Moulin Tala; Ici la pêche à vue est compliqué(eau granitique du Morvan oblige), mais pour pêcher aux chiros, c'est nickel.
Troisième, Trept; Un de mes favoris pour la pêche en sèche, et géré comme il se doit par Nino.
Deuxième, Virieu; Pêche plus compliqué et technique, mais avec plein de poissons.
Et enfin, selon le top, le domaine de Sommedieue; Le paradis pour pêcher en nymphe à vue! De plus, la table et l'accueil de Bruno sont au top.
Allez, bonne saison en réservoir...